Les décharnés / Paul Clément

Les décharnés / Paul Clément

couverture de Les decharnés de Paul ClementRésumé : Une journée de juin comme une autre en Provence. Blessé à la cheville, Patrick, un agriculteur de la région, asocial et vieillissant, ne souhaite qu’une chose : se remettre au plus vite pour retrouver la monotonie de sa vie, rythmée par un travail acharné. Mais le monde bascule dans l’horreur lorsque les automobilistes, coincés dans un embouteillage non loin de chez lui, se transforment soudain en fous assoiffés de sang… de sang humain. S’il veut survivre, Patrick doit non seulement faire face à ces démons qui frappent à sa porte mais aussi à ceux, plus sournois, qui l’assaillent intérieurement. Et si cette petite fille, qu’il prend sous son aile, parvenait à le ramener, lui, vieux loup solitaire, dans le monde des vivants ?

Avis : Les décharnés a été écrit par un spécialiste du genre, le créateur du site My zombie culture. Paul Clément connaît son sujet, et cela se ressent. Il respecte les codes qui lui sont inhérents : isolation, groupe de survivants, tirer dans la tête, … et offre un roman efficace et entraînant.

L’auteur ne perd pas de temps dans la mise en place de son récit, et va tout de suite à l’essentiel. Patrick, le héros, est tranquillement installé dans son jardin lorsqu’il assiste à un accident de la route, et voit les morts commencer à se relever et à se retourner contre leurs voisins. Comment ? Pourquoi ? On ne le saura pas. Et ce manque d’explication dans la très brusque apparition des zombies m’a au départ beaucoup dérangée. Puis peu à peu cette gêne s’est estompée, emportée par le dynamisme du récit et les préoccupations bien plus primaires des protagonistes.

L’intrigue est assez classique puisque nous sommes dans un survival : les personnages n’ont qu’un but, survivre. Et ce, par tous les moyens. L’apocalypse zombie ne pousse pas les hommes à se raccrocher à leur humanité ; pas tous en tout cas. Au contraire, l’homme peut se révéler en prédateur encore plus féroce que les zombies, car bien plus retors. Peu importe s’il doit écraser d’autres personnes au passage…

Vieux, bedonnant et pas très sociable, Patrick n’a pas le profil du héros type. Le début du roman le présente même comme carrément antipathique en ne lui offrant pas ses plus glorieux moments. Puis vient la rencontre d’Emma, une petite fille dont il va prendre la charge. La relation qui se crée entre l’homme et l’enfant est le point névralgique de leur évolution, ce qui permettra, et particulièrement à Patrick, de ne pas rester figés dans leurs rôles. C’est également ce point qui apportera de l’émotion au récit. Toutefois, un des rares défauts du roman tient à la manière dont sont amenées les révélations sur le passé de Patrick. Bien qu’elles permettent de mieux le comprendre, elles manquent un peu de subtilité.

Les deux autres personnages principaux quant à eux, manquent un peu de nuances. Un pas a été esquissé concernant Gérald – qui tient le rôle du monstre parmi les monstres – mais il aurait pu être plus approfondi. Le personnage de Karim était vraiment très intéressant, mais je regrette qu’il ne soit au final pas possible de le cerner vraiment. Les autres protagonistes ne sont marquants que pour certaines scènes que Paul Clément leur offre.

Car Les décharnés, en bon roman de zombies, n’épargne pas à son lecteur son lot de poursuites et de scènes gores. Attendez-vous donc à quelques images assez dures et frissons. Immersif, le récit emporte de manière tout à fait convaincante, et ne lâche pas, tant il imprègne le lecteur qui continue à penser zombie même après voir refermé le livre. La fin, percutante, est très réussie.

« A ce moment-là, le monde tel que je le connaissais se fit la malle. »

Roman autoédité

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