Chien du heaume / Justine Niogret

Chien du heaume / Justine Niogret

Chien du heaume, Tome 1

Quatrième de couverture : On l’appelle Chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre…
On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle.
Dans l’univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.

Avis : Loin des sentiers battus de la fantasy, Justine Niogret nous fait ici une chronique du temps qui passe. Dans un cadre âpre et moyenâgeux, elle nous dévoile la fin d’un monde et d’une manière de vivre. Ses personnages sont simples et rustiques, entiers. Ils mènent une vie rude, qui les a façonnés. La violence fait partie intégrante de leurs vies. De par leur métier, car ils sont principalement mercenaires, mais également par l’époque, ils sont des êtes durs et brutaux.

Justine Niogret nous invite à entrer dans ce monde sans façons, avec un prologue choc et percutant, où nous faisons connaissance avec son héroïne. L’auteur nous déroute par la suite, en changeant complètement de style et de période. L’histoire de Chien du heaume nous est alors narrée par un conteur anonyme et discret.

Le chemin de Chien est fait d’errance. Elle parcourt les routes au gré de ses humeurs et de ses rencontres. C’est un personnage féminin atypique. Elle n’est pas douce et sensuelle, c’est une combattante. Solide et grassouillette, elle est considérée comme laide dans un monde où la place d’une femme est figée. Raillée, elle n’est à l’aise qu’au milieu de ses compagnons d’armes qui respectent son talent à manier sa hache et la force de son bras.

Le rythme est lent, mais pas au sens négatif du terme. L’histoire se déroule petit à petit, comme les saisons qui lui servent de décor, avec douceur et sans à coups. L’écriture de Justine Niogret, puissante et musicale, est pour beaucoup dans la réussite de cette histoire étonnante. Elle nous conte la vie de cette femme et de ses compagnons de route avec détachement et intimité à la fois. C’est paradoxal, mais pourtant vrai.

Ce court roman se démarque également par le fait qu’il n’a pas vraiment d’intrigue. Et c’est par là-même qu’il pêche un peu. L’histoire s’enlise par moment et se dénoue au moyen de ficelles un peu faciles. Chien recherche bien son identité, mais de manière erratique. Car à travers cette quête, ce qu’elle souhaite réellement au fond, c’est une famille. Chose qu’elle obtient d’une certaine manière au castel de broe, ce qui explique d’ailleurs la dilution de sa quête.

Pour finir, Justine Niogret nous livre un lexique hilarant, loin du ton sérieux du reste de son œuvre. Bien plus qu’un simple dictionnaire, l’auteur y allant toujours de son petit commentaire personnel et caustique, il permet d’apprécier son humour et de mieux connaitre la femme qui se cache derrière l’écrivain. Ce serait un plaisir de voir les deux se mélanger dans un nouveau roman !

Roman publié aux éditions Mnémos (Icares) 

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