Mr Shivers / Robert Jackson Bennett

Mr Shivers / Robert Jackson Bennett

Couverture de Mr Shivers de Robert Jackson Bennett

États-Unis, époque de la grande dépression. Par milliers, les gens quittent leur foyer, à la recherche d’une meilleure vie. Mais Marcus Connelly n’en fait pas partie. Lui ne désire qu’une chose : la vengeance. Passager clandestin des chemins de fer, le vagabond couvert de cicatrices qui a tué la petite fille de Connelly rôde dans les campements de ceux qui ont tout perdu. Nul ne connaît son identité mais tout le monde connaît son nom : Mr Shivers. C’est l’histoire d’une Amérique hantée par la mort et le désespoir. Un monde dans lequel un homme doit affronter une sombre vérité et répondre à une question : jusqu’où peut-on aller pour obtenir satisfaction ?

Avis : L’homme qui tremble, l’homme gris, Shivers… Il porte tous les noms, il est le dépositaire de toutes les peurs ancestrales. Toutes les légendes courent sur son compte, toutes plus effrayantes les unes que les autres. Il est le croquemitaine. Celui qui se tapie dans la nuit. Sauf que… il est réel. Et il est en marche.

Pourtant, un homme le poursuit, inlassablement, sur les routes poussiéreuses. Il ne sait s’il s’agit d’un simple homme ou s’il est bien doté de tous les pouvoir dont on le pare. Mais il s’en moque. Car cet homme, ce Shivers, a tué sa fille. Sur sa route, il en croisera d’autres comme lui, des hommes et des femmes, lancés dans la même quête. Comme lui, la rage et la douleur les poussent toujours en avant. À la recherche d’un mythe, de réponses, de vengeance, mais aussi de soulagement et de libération.

Ce récit prend place dans une Amérique dévastée, en proie à la misère, au chômage et à la famine. La population s’est éparpillée sur les routes dans un exode de masse. Contexte parfait pour ce conte funèbre, dont le rythme lent fait ressortir l’ambiance pesante. Il ne manque plus que le son de l’harmonica en fond musical. Un livre sombre et âpre qui conte l’histoire universelle de l’homme contre l’homme, du combat pour la survie, du désespoir, mais aussi de l’espoir fou en une vie meilleure et, parfois, de l’entraide.

Ce roman met également l’homme face à lui-même. Jusqu’où est-on prêt à aller pour obtenir justice, réparation ? Qu’est-on prêt à faire pour retrouver – et punir – l’homme qui vous a pris votre enfant, votre femme, votre frère ? Irait-t-on jusqu’à se perdre ? Jusqu’à devenir soi-même un monstre ?

« Seule la fin compte. Et ça finira, quel qu’en soit le prix, ça finira dans le sang. »

Roman traduit par Elisabeth Vonarburg – Édité par Éclipse 
Prix Shirley Jackson 2010 du meilleur roman

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