The city & the city / China Miéville

The city & the city / China Miéville

couverture de The city and the city de china mieville aux editions fleuve noir
Quatrième de couverture : Les habitants de Beszel et d’UI Qoma, villes doubles partageant un même territoire, ont interdiction absolue d’entrer en contact avec leurs voisins. La moindre infraction à cette règle déclenche l’intervention de la Rupture, une force de police secrète dont tous redoutent l’efficacité impitoyable. Quand le cadavre d’une inconnue est découvert dans un terrain vague de Beszel, l’inspecteur Tyador Borlù comprend vite que ses ennuis ne font que commencer. Non seulement la jeune femme, étudiante en archéologie, a été tuée à UI Qoma, mais ses recherches inquiétaient jusqu’aux plus hautes sphères. Et menaçaient de mettre en danger l’équilibre précaire entre les deux villes…

Avis : Voilà un roman complexe, riche est assurément original ! The city & the city mélange un thriller classique, mais de bonne facture, à un roman fantastique. Enfin, fantastique, je n’en suis toujours pas vraiment sûre, finalement. Car cette idée de villes qui se chevauchent est tellement insolite, que j’ai eu un peu de mal à l’appréhender. Tout bien considéré, seule la Rupture, cette police secrète qui n’intervient que lorsqu’il y a… rupture entre les citoyens des deux villes, me parait dotée de possibles éléments surnaturels. La séparation de Beszel et d’UI Qoma me semble plus dépendre du bon vouloir de ses habitants, que d’une contrainte métaphysique.

Cependant, cela n’enlève rien à l’originalité et à la perfection d’orfèvre avec lesquelles l’auteur a construit son monde. Ces deux cités-états, malgré le fin maillage qui les relie, ont leur propre identité : culture, langue, codes vestimentaires, manière de se déplacer,… Toute chose qui aide ses habitants à « s’éviser » mutuellement (c.à.d. : faire semblant de ne pas se voir), alors même qu’ils partagent la même rue. Ce qui ajoute encore à l’attrait de l’univers créé, c’est que China Miéville l’incorpore de plein pied dans le nôtre. Les pays qui le voisinent sont ceux que nous connaissons bien : étudiants canadiens, capitaux américains, voyages à Londres… toutes ces choses font partis de notre quotidien. Bien sûr, ce clivage n’est pas sans rappeler celui qui a déformé Berlin pendant près de 30 ans. Mais l’auteur va, ici, encore plus loin.

L’intrigue est traditionnelle, mais maitrisée de bout en bout. Des disparitions, une ville chimérique et des groupuscules indépendantistes viennent compliquer une enquête qui, dès le départ, n’avait rien de simple. Elle est menée par un flic dur à la tâche, secondé par 2 collègues, qui, bien qu’ils le réfutent, sont prêt à tout pour découvrir la vérité sur le meurtre de cette étudiante. Toutefois, je dois reconnaitre qu’elle ne m’a pas vraiment transcendé.

Il faut vraiment s’accrocher au début pour se repérer et ne pas se laisser perdre dans ces doubles rues. Surtout que non content de nous plonger dans un monde complètement novateur, China Miéville achève de nous dépayser en utilisant des noms à consonance exotique. Par exemple, leur Jane Doe, c’est Fulana Item. Un petit lexique aurait même été apprécié pour les notions inventées par l’auteur. Même si fondamentalement, le contexte permettait de les comprendre, cela compliquait encore l’entrée dans ce monde. Néanmoins, en dépit de son côté déstabilisant et à la fois à cause de lui, cet univers si imaginatif est à découvrir.

Roman traduit par Nathalie Mège – Édité par Fleuve Noir 

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